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New York, N.Y. 10022

Le 9 mars 1971

Cher Monsieur;

Votre aimable lettre que j'ai eu grand plaisir à lire est arrivée en mon absence, et dès mon retour je tiens à vous en remercier bien vivement.

Concernant les dessins d'Ingres de Melle. Fournier, j'avais erré pensant qu'elle avait pu hériter de l'ensemble des oeuvres de Gilibert.  Il avait paru un article sur les oeuvres entres les mains de ce dernier il y a quelques années, et j'étais ainsi arrivé à cette conclusion.  Mais évidemment vous les auriez vus sils avaient été chez elle.

Ainsi que par le passé je pense pouvoir me rendre à Paris au printemps, et le temps me le permettant, je tacherai de me faire recevoir par Melle. Fournier.  A moins que je ne me trompe, par des relations de famille, elle a dû être la belle-soeur de mon colonel, mort au Champ d'Honneur aux Eparges en 1915...  Je ne manquerai pas, bien entendu, de me mettre en rapport avec vous.

Ce que vous m'écrivez concernant votre oeuvrage sur Chassériau me navre profondément, car d'une part je sais tout ce qu'il vous a couté de temps, de travail et de recherches, et de l'autre tout l'intérêt qu'il aurait presenté, tant pour les amateurs que pour les historiens de l'art.
Et en particulier, que les dessins qui sont d'une telle importance dans l'oeuvre de l'artiste ne soient pas publiés est réellement inconcevable.

J'ai fait moi-même, ainsi que vous le savez, je crois, l'expérience des éditeurs français, et à ce sujet permettez-moi une suggestion.  Ne pourriez-vous pas approcher quelques anglais ou peut-être même des italiens, dont les caisses d'épargne semblent mettre des fonds à la disposition d'ouvrages sur l'art.

Je suis au courant de vos publications dans la Gazette des Beaux-Arts ainsi que celle du Bulletin des Musées Royaux de Belgique.  Je les lis toutes avec beaucoup de soin, mais je ne connais pas celles parues dans Goya, probablement en espagnol, une langue que je ne connais pas malheureusement.

En vous remerciant à nouveau de vos bonnes lignes, je vous prie, cher Monsieur, de me croire bien sincèrement vôtre.

Germain Seligman

Monsieur Marc Sandoz
108 rue du Ranelagh
75 Paris 16e, FRANCE

^[[GS]]

Transcription Notes:
in the next to last paragraph, the "s" at the end of Beligique was erased on the original, as was the accent over the "p" in beaucoup.