Viewing page 33 of 104

This transcription has been completed. Contact us with corrections.

Paris, 24 mars 56

Cher Monsieur Seligman,

J'ai bien reçu votre câble, puis votre lettre du 19 courant. Le Sériziat a été, en effet, acheté par [[underline]] Cailleux[[/underline]]. Mes rapports avec lui étant "diplomatiques" et dépourvus de sympathie (je lui ai soufflé qq. affaires et ne lui propose jamais rien; je pousse contre lui parfois dans les ventes), ayant d'autre part donné les enchères moi-même pour le David, j'ai pensé qu'il serait psychologiquement plus heureux de lui faire demander son prix par une tierce personne avec laquelle il est  parfois en affaires, sans révéler votre nom ou le mien. Il a d'abord parlé de dix millions, puis a indiqué qu'il  céderait le tableau pour [[underline]] 8 [[/underline]], dernier prix, si l'affaire se conduisait dans les jours à venir. Pour le moment, il a donné le [[portrait?]] à son restaurateur. Il a dit à la personne que j'avais envoyé qu'il avait beaucoup gagné au nettoyage.  Si, par hasard,  l'oeuvre vous interessait encore à ce prix, vous pourriez peut-être tenter de traiter directement avec lui (en paraissant ignorer son prix de demande). Je n'ai pas révélé votre nom à l'intermédiaire. Il serait plus heureux, dans ce cas, [[strikethrough]] [[?]] [[/strikethrough]] ^[[que je]] dise à ce dernier ^[[le plus tôt possible]] que le client ne s'intéresse pas à l'oeuvre à ce prix.

Pour les dessins, on me répond à l'étude Ader qu'ils n'auraient pas été rachetés: le dessin pour les Sabines a été adjugé à Catroux; les albums au chec pour un héritier.

Je regrette aussi notre échec. Je me rends compte qu'il est difficile pour vous, de loin, sans voir les objets, d'engager des sommes importants. Pour les dessins, vous auriez pu m'indiquer, s'ils vous interessaient, une limite inférieur à l'estimation. Dans les ventes, on ne sait jamais - 

Sincèrement vôtre.
[[signed]] H. Baderou [[/signed]]

Merci pour le chèque reçu à l'instant.