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Paris, le 9 novembre 1956

Cher Monsieur Seligman,

J'ai bien reçu votre lettre du 3 courant. Vous devez être en possession, de votre coté, des bonnes feuilles de la vente Mante.
[[underline] DELACROIX [[/underline]] - Olinde et Sophronie. J'ai vu séparément Pacittà et Dubourg. Leur estimation a été la même: [[underline]]12 millions [[/underline]], et vraisemblablement un peu plus, m'a dit Dubourg - c'est le tableau capital de cette vente. Il est très beau. Je suis allé le voir, ce matin, chez le restaurateur, que je connais, sans rien dire à l'étude Ader. Il avait fait seulement un nettoyage superficiel pour la vente. Il était, m'a-t-il dit, très jaune; il l'est encore un peu et gagnera nettement en nettoyage. L'état est très bon. Le tableau a été rentoilé anciennement. J'ai noté seulement des [[circled in pencil]] repeints [[/circled]] sur les bords extrêmes de la toile, en haut et en bas (à l'endroit où le cadre à dû marquer) et qq. légers [[circled in pencil]] repeints [[/circled]] sur le fond, vers la gauche, près des personnages sur le bûcher. J'ai remarqué aussi qq. craquelures de matière dans les parties sombres. C'est tout. Tout le reste est parfait. - Pour les couleurs, le personnage, un genou à terre, au 1[[superscript]] e [[/superscript]] plan, est en vert, nuancé de bleu; celui debout à gauche, en rouge; la femme à cheval a une jupe rose, etc. Tout cela devrait beaucoup chanter. Tout le haut du tableau sera clair. L'influence de Rubens y éclata et il s'apparent à la Justice de Trajan et aux [[circled in pencil]] [[Croisées?]] [[/circled]]. Pour la commission, e vous remercie de tout ce que vous avez envisagé, mais je voudrais vous mettre entièrement à l'aise à ce sujet. Je ne veux pas être un des [[tach?]] à votre achat. Je préfère avoir moins et que vous ayez le tableau  si vous le désirez. Croyez donc que je serai toujours content. A moins d'un brusque changement d'atmosphère, je prévois une lutte assez chaude, car les pièces sont fort disputées à l'Hôtel Drouot  depuis le début de la saison, et il y a ici une assez forte demande. Il est vrai qu'a ces prix élevés, la température peut-être plus tiède.

[[underline]] CARRACHE[[/underline]] - Je pense que le tableau est en route pour Paris. L'exposition a été prolongée jusqu'au 25 novembre et l'on m'a demandé, le 26 octobre, de le garder jusqu'à la fin, mais je m'y suis refusé: "Les évènements inquiétants qui se sont produits ces jours-ci m'incitent même  à vous prier de m'adresser cette oeuvre dès que possible." - Je l'attends, et le ferai envoyer aussitôt chez M. Lefèvre-Foinet [[sic]]. Le nom du vendeur [[pencil underline]] est M. Robert Lévy [[/underline]] 38 [[superscript]]bis[[/superscript]] avenue de la République  [[/underline]] à Paris - Vous pourrez m'adresser le chèque à son nom. Je vais m'occuper des factures et les lui faire signer. C'est un particulier.

[[pencil underline]]PAJOU [[/underline]] - Je vous remercie de votre réponse, mais j'ai voulu, avant de m'engager avec vous, demander à M. Lefèvre-Foinet si je pouvais, sans autre form edité, vous adresser ce dessin, Sa réponse négative: je risque, en la faisant, des ennuis avec la douane et une [[amende?]] de 50 
 à 100.000fr.- Par contre, en faisant les choses en règle, les frais pour les formalités, assurance,emballage ^[[léger]], ennui, se monteraient pour moi à 15.000 francs, ce qui rend impossible mon [[acceptation?]]. - Mais pourquoi ne pas enoyer ce dessin en le groupant avec le tableau de Carrache? Les formalités étant faites en même temps, le dessin placé dans la même caisse, cela vous coûterait à guère plus cher. On pourrait y ajouter même le livre sur Pajou que je pourrais vous trouver d'ici là, j'espère. J'attends votre accord là dessus.

J'espère que vous êtes tout à fait [[unis?]]. 
Sincèrement votre
[[signed]] H. Baderou [[/signed]]  T.S.V.P.