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Paris, le 23 nov. 1956

Cher Monsieur Seligmann,

Je vous accuse réception de votre lettre du 17 courant renfermant vos 4 ordres pour la vente Mante du 28. - Vous avez dû recevoir mon câble en réponse au vôtre. J'ai très peu d'espoir pour le Delacroix, mais Dubourg m'a dit qu'à sa connaissance il n'y avait pas [[underline]] le prix de réserve [[/underline]]. Il a ajouté: "Votre client pourra peut-être  l'avoir pour 7 ou 8 millions, si ce qu'on attend n'est pas atteint. Je pourrais vous renseigner mieux si l'on était plus près de la vente. En tout cas, ce tableau intéresse plusieurs personnes. A 5 ou 6 millions, nous sommes tous acheteurs; à 8 il y en a quelques-uns, à 10 beaucoup moins, à 12 un, deux ou trois entre lesquels la bataille devrait se décider. Voilà comment je vois les choses." - Ce que je  puis vous confirmer, de mon côté, c'est qu'ici on paie de plus en plus cher. Moi-même, j'achéta pour 50 et 60.000 des pièces que j'hésitais à payer 25 à 30.000 il y a un an. Mais, sans cela, je n'aurais rien. - Cependant, à  des prix de cet ordre, la hausse générale se fera peut-être moins sentir. D'autre part, ces tableaux de music intéressent seulement une catégorie particulière d'acheteurs. -- En tout cas, vous êtes mieux placé que personne pour décider de votre prix, et vous savez que je serai ravi si je puis avoir les objets au dessous de l'ordre donné.

Sincèrement vôtre

[[signed]] H. Baderou [[/signed]]

^[[Baderou - ]]