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attaquer toutes considerations qu'il faut bien peser avant que de se determiner et toujours prendre si bien son temps qu'ils ne puissent vous tomber sur les bras avant vôtre etablissement, dans l'un et l'autre cas le mieux est d'etre le plus fort et d'avoir deux armées quand on le peut, savoir une qui assiege et l'autre qui observe, celle qui assiege se renferme dans ses lignes comme nous disons q'aprez et celle qui observe ne fait que roder et occupper les avenües par ou les ennemis peuvent se presenter ou prendre des postes et s'y retrancher ou le suivre s'il s'eloigne en le cotojant et se postant toujours entre luy et l'armée assiegeante le plus avantageusement qu'il sera possible afin de n'etre pas obligé a combattre contre sa volonté quand on peut gagner quelque secour c'est un grand avantage

Ces deux armées doivent toujours se tenir à portée l'une de l'autre surtout dans le commencement afin de pouvoir entre secourir et tenir l'ennemi eloigné qui doit de son côté appréhender de les approcher de trop prez de crainte que les deux ensemble si elles sont les plus fortes ne tombent sur luy et ne le prennent à leur avantage

L'armée d'observation est encore d'un grand secour à l'assiegeant dans le commencement du siege parcequ'elle veille à sa conservation, la peut fortiffier et escorter ses convois, luy fournir de facines et faire plusieurs autres corvées reciproquement l'armée assiegeanté la peut renforcer dans le besoin aprez les 6. ou 7. premiers jours de tranchée quand elle a bien pris ses avantages Contre la place, c'est encore un bien considerable de pouvoir attaquer avant que l'ennemi puisse mettre en campagne avec toutes ses forces ou dans l'arriere saison apres qu'une partie de ses troupes s'etant retirée il n'est plus assez fort pour s'opposer à nos entreprises.

Pour pouvoir executer le premier il est necessaire d'avoir de grand magazines de viures et de fourrages à portées des lieux sur lesquels on veut entreprendre et avoir toujours une armée d'observation s'il est possible

Chapitre 2e.
Magazines
Nous avons dit qu'il etoit necessaire d'avoir des magazines prez et à portée des places que l'on veut attaquer mais nous n'avons pas dit la quantite de munition, n'y de quelle espece, cela est difficile et ne doit se regler que par rapport aux places que l'on attaque, mais l'on ne [[sauvoit?]] manquer de compter sur un mois de tranchée ouverte, car il n'y a guere de places qui ne puisse tenir ce temps la, quand elle est un peu raisonable et deffendue par des gens intelligens et qui aiment à remplir leur devoirs

Le plus de munition ne peut jamais nuire ce que faivoit le moins

Transcription Notes:
Handwriting notes: - The shape that looks like a cursive capital A without the crossbar (always at the beginning of a word) is an r. - Ts at the end of words are never crossed (they can be easily mistaken for s or e, so check the context clues). - The lowercase j looking letter seems to be (probably) interchangeably a y and an i (ex: paysans vs. paisans, ayant, roi, loi and lui vs. luy). - This document uses the old way of writing double Ss (that looks like ff or fs). - At the end of a word, when there is a baseline dot followed by what looks a bit like a cursive lowercase r without the leading line, that is actually an s. - Interword spacing is often unclear so if a word is hard to figure out, consider that it might actaully be two or more words (or vice versa). - Capitalization can be very unclear and the document reads like one enormous run on sentence so it may be necessary to work phrase by phrase to figure out what's being said. - Accents are often omitted and words may be spelled slightly differently (don't correct the spelling) but not so much that the meaning is unclear so again, check context clues.