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14 RUE DU CHERCHE-MIDI
LITTRÉ 31-75


Paris, le 29 Janvier I960

Mon cher Germain,

J'arrive aujourd'hui de Baden Baden où 'ai fait un séjour délicieux. Je vous recommande vivement l'Hotel Brenner's; vous y trouverez toutes les choses que je sais que vos exigencies apprécient. 

Je trouve à l'instant votre lettre du 21 Septembre. 

Oui, nous avons bien acheté d'un commun accord vous et moi le tableau de Cézanne, "L'Estaque". Est-ce en 1934 ou en 35, je ne m'en souviens pas. 

Oui, c'est biend M.W. Paley qui est propriétaire aujourd'hui de ce tableau. Nous étions, vous, René, moi-même, en excellente rapport avec M. Paley, et je crois bien que j'ai été moi-même accrocher ce tableau dans sa maison Beekman Place, dans son salon vert réséda, où se trouvait déjà accroché le beau Redon que [underline]je[/underline] lui ai vendu. 

Par contre, des quelques notes que je possède encore (Dieu merci, je conserve de la paperasse, d'ailleurs beaucoup troup), le tableau a été facture à Paley par Knoedler. Comment la chose a-t-elle pu se passer, il y a belle lurette que cela m'est sorti de l'esprit. C'est probablement le résultat d'une de ces nombreuses bêtises que nous commettions si volontiers à l'époque, exemple le magnifique Redon que j'avais dans [underline]mon[/underline exposition au 3 East 51, et que j'avais en fait vendu à M. Spaulding, pour recevoir le lendemain matin la visite de Carmen Messmore medisant qu'il lui avait vendu le tableau et le lui avait facture. Vous vous souviendrez de toutes les incohérences de notre métier à cette époque. 

Bref, ayez le corps et l'esprit en repos; vous pouvez vous considerer comme ayant vendu le tableau à M. Paley puisque vous et moi en avons été les proprietaries. Mettez aussi le fait qu M. Paley s'imagine qu'il l'a acheté à Knoedler, si cela peut lui faire plaisir, mais on ne pourrait certes pas nous refuser à vous et à moi la reproduction de ce tableau

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^[[de Hauke]]