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New York 22, N.Y.

Le 5 décembre, 1962

Cher Monsieur Sandoz,

Dès réception de la belle photographie du tableau de VIGNON, je vous ai câblé, le 3 décembre:

"MEILLEURS REMERCIEMENTS LETTRE PHOTOGRAPHIE CABLES MAIS ME DESINTERESSE DU VIGNON STOP ESPERE VOUS OBTIENDREZ PROPOSITION DE SCHWARTZ SALUTATIONS
SELIGMAN"

Je ne saurais trop vous dire combien j'ai apprécié, les renseignements détaillés que vous avez bien voulu me faire tenir au sujet de ce tableau.

Je suis bien d'accord avec vous qu'il s'agit là d'une oeuvre importante et intéressante; mais, hélas, ayant déjà quatre tableaux par VIGNON - vous en connaissez mieux que quiconque le dernier - et aucun Musée aux Etats-Unis ne semblant s'y intéresser, je trouve inutile d'en ajouter in cinquième. Je le regrette vivement, croyez-moi, car d'une part l'artiste a une individualité très marquée et,au point de vue de l'histoire de l'art, par son originalité il échappe au courant habituel. C'est peut-être là la raison pour laquelle il est si peu compris ici, pour le moment tout au moins.

J'ai beaucoup apprécié, également, vos commentaires concernant la grande vente de Londres, du 23 novembre. Les prix que vous m'indiquez prouvent bien que dès qu'on s'écarte des quelques noms connus - je parle essentiellement des tableaux français du XVIIe Siècle - on se trouve en présence d'une incompréhension complète du grand public. Le Claude GELLEE avait, bien entendu, attiré mon attention; mais, à des prix pareils, je n'ai plus qu'à m'incliner et laisser à d'autres le soin de les acheter. 

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