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de consulter les livres, je me suis amusé à repasser et comparer ce que j'avais lu, à peser chaque chose à la balance de la raison, et à juger quelquefois mes maîtres. 

Pour avoir commencé tard à mettre en exercice ma faculté judiciaire, je n'ai pas trouvé qu'elle eût perdu sa vigueur ; et quand j'ai publié mes propres idées, on ne m'a pas accusé d'être un disciple servile et de jurer 'in verba magistri'."

J.J. Rousseau

"L'amant que j'adore,
Pret à me quitter,
D'un instant encore
Voudrait profiter:
Felicité vaine
Qu'on ne peut saisir
Trop près de la peine
Pour être un plaisir!"

Madame d'Houdetot from "Lettres à Jennie"

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Ma mère avait laissé des romans. Nous nous mîmes à les lire [[lines indicating missing text ]]

En peu de temps j'acquis, par cette dangereuse méthode, non seulement une extrême facilité à lire et à m'entendre, mais une intelligence unique à mon âge sur les passions. Je n'avais aucune idée des choses, que tous les sentiments m'étaient déjà connus. Je n'avais rien conçu, j'avais tout senti. Ces émotions confuses que j'éprouvais coup sur coup n'altéraient point la raison que je n'avais pas encore; mais elles m'en formèrent une d'une autre trempe, et me donnèrent de la vie humaine des notions bizarres et romanesques, dont l'expérience et la réflexion n'ont jamais bien pu me guérir.

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Les souvenirs des divers temps de ma vie m'amenèrent à réfléchir sur le point où j'étais parvenu, et je me vis  sur le déclin de l'âge, en proie à des maux doulereux , et croyant 

Transcription Notes:
Rousseau fell in love with Houdetot (his Sophie) who was in love with poet Saint-Lambert who had run off with Voltaire's great love Châtelet