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près de trente kilomètresa
epart.
pagnon de M. Léglise, qui
deuxième ascension, dit
on à ce dernier. Que sera-
?

UIT ARRIVE
e, et voici le Lot-et-Garon-
es remontent toujours la
a ce moment-là s'en aller
Mais Eole est un conseil-
ue et autoritaire. Au-des-
Casteljaloux, puis Port-
Prayssas, et tout à coup,
courbe vers le nord, le
en au sud, avec ses lu-
ent.
porté vingt-trois sacs de 
encore quinze. L'obscurité
c sa petite lampe électri-
sulte sa carte et ses ins-
c'est le noir... la lune ne
ze heures du soir. Mais
lles trés rapprochées l'une
atistique aidant - elle a 
le pilote se rappelle que
éfectures de France les
nt Castelsarrasin et Mois-
car on entend aussi au
le grondement incessant
.
devenue très lente. Il fait
au-dessous de zéro. Il est 
ir. Le ballon s'en va très
ant, entre deux couches
t 1,800 mètres.

R! EN ROUTE POUR
UVERGNE
heures du soir, c'est-à-dire
sera le noir, le noir pres-

a, à ce moment-là, se di-
l songeait même à s'ar-
verrait dans la vallée du
s, avec si peu de lest, trop
hassif des Alpes. Or, ils
hauts plateaux des envi-
 gagnaient déjà ceux du
Saint-Flour.

VOICI LA NEIGE!
: 1,900 mètres. Tempéra-
dessous. La lune s'est le-
ges. Et tout à coup, dans 
 rayons sur la terre, les
louis, aperçoivent au-des-
ques centaines de mètres
ense linceul de neige...
 degrés. C'est le froid, et
e dans ce vol silencieux,
antes solitudes du plateau 
villages, rochers et forêts,
sous la nappe étincelante,
vons de la lune.
lte lampe électrique s'é-
e de la concurrence lu-
t «brûlée» comme une
ppartement. Et M. Lé-
 rechange - une faute.
 
EC JULES VERNE [Clipping to side included]
Heureusement, Phœbé veille.
C'est la partie la plus émouvante du
voyage.
A 1,300 mètres d'altitude, le «Fernandez-
Duro», emporté p r un vent rapide, rase
presque les somn ts de l'Auvergne, dont
son guide-rope car sse le manteau tout im-
maculé. Là tout p ès, en bas ce sont des
plateaux, puis des rous et des abîmes... et
sur toute cette na re endormie, le silence,
le silence prodigieux des aéronautes. Eux
sont accoudés sur e bord de leur nacelle
comme sur les bas ngages d'un navire. Ils
regardent extasiés et s'en vont, sous la
douce inclinaison rovoquée par le guide-
rope, vers des solit des plus grandioses en-
core. A droite, un masse énorme, et puis
une vallée colossal C'est le Plomb du Can-
tal et sans doute l massif du Lioran et la 
vallée de la Cère.


Le froid angment ; mais on ne peut lire
the thermomètre.Se le baromètre est lisi-
ble à la lune: 2,20 mètres maxima.

OU SOMMES-NOUS?
  4 heures du matin. Plus de neige. A au
che deux villes: Clermont et Royat, avec 
une autre à droite: Thiers. 
  5 heures 45. L'aurore commence à mon-
trer le bout de son nez très rose. Si l'on 
descendait un peu? Altitude 800 mètres, puis 
500, puis 300. 
  Les deux mains en porte-voix: 
- Où sommes-nous? 
D'en bas, une voix monte, monte dans 
la nature à moitié endormie: 
- Dans l'Allier, entre Moulins et Montlu-
çon!
   Il ne reste plus que cinq sacs de lest a 
nos voyageurs. Car parfois la neige est 
tombée dans la nuit, et comme ils ont pré-
féré ne pas franchir les nues, elle les a alourdis et souvent jetés à terre. 
   De 5 heures 45 à 8 heures, équilibre par-
fait entre 600 et 700 mètres. 
   A 7 heures 30, 3 degrés au-dessus de zéro, Le «Duro» traverse la rivière l'Allier et en-
tre dans la Nièvre. 
   A 8 heures 15, 1,300 mètres et +1°, Le bal-
lon passe au-dessus du confluent de la Loi
re et de l'Allier, laissant Nevers à 3 kilomè
tres à l'est. Il passe juste au-dessus de Pou-
gues-les-Eaux. Mais l'heure n'est point d'y
faire une cure... 

PLUS DE CARTES!-- La DESCENTE
   Après la lumière électrique, c'est la carte qui disparaît. M. Léglise n'avait emporte 
que les cartes, de toute la région du Sud-
Ouest, ne pensant pas aller si loin. Il a 
bien juré qu'à l'avenir on ne l'y reprendrait 
plus. Aussi bien, au train dont ils vont, 
nos aéronautes bordelais feront bien d'em-
porter avec eux la carte d'Europe!
   Dans l'incertitude, nos voyageurs préfè
rent préparer leur descente. Plusieurs fois,
 ils soupapent pour éviter que, sous la dila-
tation solaire et la neige fondante, et avec
 si peu de lest, le vaillant «Duro» ne re-
monte trop haut. Peu à peu, cependant, ils 
le laissent atteindre 2,150 mètres. Mais avec 
son doigté de fin pilote, M. Léglise, insen-
siblement, le ramène au sol en une longue,
 longue diagonale, pour atterrir finalement à 
11 heures 20 du matin, après juste vingt- 
deux heures de voyage, à Charny (Yonne),
à quelque 50 kilomètres au nord-ouest
d'Auxerre et à 150 au sud-ouest de Paris. 
   Le vaillant pilote vient ainsi de descendre 
à 450 kilomètres de Bordeaux à vol d'oiseau 
après en avoir parcouru 650 en une boucle 
immense qui eût pu se terminer fort bien, 
s'il l'eût voulu, à Fontainebleau ou Paris!
   Dix habitants empressés aident obligeam-
ment les deux Bordelais dans cet atterris-
sage, d'ailleurs facile malgré le vent, assez 
fort en plein champ labouré, et ne sont 
pas peu surpris d'apprendre de quels cieux 
lointains ils arrivent, par là-bas, du côte 
de l'Auvergne...
   A midi 30, le ballon était tout empaqueté 
au village de Charny; et mercredi matin,
viâ Montargis et Orléans, il rentrait noble-
ment avec MM. Léglise et Pène à Bordeaux, 
par l'express de 6 heures 23. 

LE BON BALLON
   Comme nous prenions congé de M. Lé-
glise, M. de Lirac arrivait pour lui présen-
ter les félicitations de l'Aéro-Club du Sud-
Ouest en même temps que les siennes per-
sonnelles pour le beau record de distance
 et de durée qu'il venait de lui ravir. 
   Modestement, le pilote du «Fernandez-
Duro» préféra parler de son cher ballon.
Car il en est des aérostats comme des cour-
siers terrestres. Il y en a qui sont «bons garçons», un peu «lourdauds» à la ma
nœuvre, tels ces percherons puissants et 
massifs; et il y a aussi les «fins ballons», 
les pur-sang, fringants et superbes, pour 
qui la simple poignée de sable fait l'effet
du bout de cravache ou de la seule voix, 
êtres aériens qu'on aime comme on aime 
son cheval, sa bécane ou son auto, parce 
qu'on lui prête une ame, surtout quand, 
dans l'envolée sublime, il vous emporte et 
disparaît à travers les nues, fugace comme 
les rêves un instant vécus. 
Maurice MARTIN.