Viewing page 28 of 154

This transcription has been completed. Contact us with corrections.

LA SCULPTURE AU SALON DES TUILERIES (1)
LE 28th MAI 1936. Le Leups [[?]]

Dans la statuaire contemporaine, on pourrait former deux groupes en mettant, d'une part, les artistes qui ont pour premier souci d'exprimer la vie et d'autre part, ceuz quo veulent avant tout realiser une forme plastique. Ler derniers prennent sans doute le moyen pour le but, mais notre temps, qui a cru inventer la poeise pure et la peinture pure, devait bien, d'une maniere ou d'une autre, connaitre la sculpture pure, meme si ce terme est peu ou pas usite. La sculpture pure n'est pas, quoi qu'on dise, chose nouvelle plus que la peinture ou la poesie egalement pures. Le potier, dans son genre utilitaire au premier chef, n'a dans cesse de la servir et de lui apporter, en ce Salon de Tuileries meme, de veritables chefs-d'oeuvre, me serait-ce que les vases de ce maitre ceramiste M. Decoeur. Ces dernieres annees, cette tendance a produit abondamment chez les sculpteurs ce qu'ils appellent d'un mot tres expressif : le morceau. Certes, on a vu d'admirables morceaux. Il n'est peut-etre pas un sculpteur contemporain qui n'ait donne, avec grand satisfaction, un torse feminin prive de tete, de bras et de jambes, torses dont certain peuvent s'aligner aupres des debris tires des champs de fouilles. Si on n'admire pas ces torses au gre de leurs auteurs, ils vous rappellent avec une condescendance apitoyee que la beaute peut resider dans un fragment, que la Victoire de Samothrace ou la Venus de Milo sont des oeuvres immortelles et cependant mutilees, que la partie peut etre suggestive comme l'ensemble, et que l'art n'a que faire de la quintite, lui qui response sur l'excellent.
Le raisonnnement des sculpteurs est en soi inattaquable. Il est certain qu'une nuque bien modelee peut suggerer un visage qu'on neut
Aves les Vendangeuses, de M. Roger Picard, nouse arrivons a une sort d'image d'Epinal, taillee dans la pierre aven un sense architectural heureux paniers de raisins. Campagnardes robustes et massives, elles apparaissent et une sorte de rudesse saine et de bon aloi, pareilles a certains petits groupes que l'on rencontrait naguere dans des niches au dessus des portes provinciales.
La figure couchee par M. Bouret est appliquee et consciencieuse. Il y a de reelles qualites dans la Jeunesse, par M. Badeua, dans la statue de Mme Maliver, dans celle de M. Denzler, dans le Campagnar un peu scolaire de M. Berrone ; dans l'Etude pur un Diadumene, ou M. Delamarre evoque les concours de Rome vus a travers l'antique. L'amazone de M.Pedretti ferait un elegant bibelot pour un magasin de bronzes et la baigneuse de M. Ouline est agreablement taillee dans le bois. Quant a la Salome de Mlle Peltzer de Cygnemont, elle est de veine mo9ins heureuse que les figures de la meme artiste eposees au Grand-Palais. L'exageration que m'impose pas la logique expressive est toujours une faute. Aucun systeme en soi n'est bon en art. C'est pourqoui l'artiste doit poursuivre la verite, interroger sans se lasser le modele, qui est divers, en tous instants, comme la vie ellememe.
Une figure allongee comme pour consistuer une collonne apparait dans le plis multiples d'une longue tunique, ayant a sa droite un jeune arbre dont une branche se plaque a son cote, a sa gauche, une gerbe depis. C'est la Campagne, par M. Paul Simon, qui se mon-