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de La Fresnaye, voilà qui dit assez son apport et son originalité: Français de vielle souche, dont un ancêtre avait écrit au XVIe siècle un Art poétique et des poèmes voisins de ceux de la Pléiade, il appartint à l'auteur du Quatorze Juillet, non seulement de donner du Cubisme une version toute française, mais de le rattacher encore à la tradition artistique française: mission dont il partage avec Braque et Jacques Villon l'honneur d'avoir assumé les périls et assuré la réussite.
C'est donc une pièce capitale de la peinture française contemporaine qui est entrée au Musée d'Art Moderne en la personne de ce tableau de La Fresnaye. Pièce, aussi bien, dont la possession intéressait d'autant plus cette galerie qu'elle y a retrouvé un autre Quatorze Juillet, celui qu'André Lhote peignit seize ans plus tard et que le Musée exposait déjà. Les visiteurs pourront ainsi se livrer à une des opérations les plus fructueuses de l'esprit: celle de la comparaison. La France ne saurait donc ainsi trop remercier le donateur américain qui a ajouté à ses trésors artistiques cet admirable tableau.
Bernard DORIVAL.
(I) Il est à noter que La Fresnaye avait d'abord fait entrer dans cette scène trois personnages, comme le prouve l'étude à l'aquarelle de l'œuvre définitive (collection Hahnloser, Winterthur). Il est significatif de son talent qu'il en ait supprimé un pour le tableau réalisé.

MUSÉES DE PROVINCE

UNE VASE ATTIQUE AU MUSÉE DE BEAUNE

Sur la demande de M. Vergnet-Ruiz, inspecteur général des Musées de Province, le Département des Antiquités grecques et romaines du Louvre vient de mettre en dépôt au Musée du Vin à Beaune, une péliké attique à figures rouges (C. 10.235).
Ce vase, qui provient sans doute de la collection Campana, n'a jamais, sauf erreur, été vu du public ni des archéologues: il était d'ailleurs, lorsque nous l'avons confié au restaurateur attiré du Département, M. Bousquet, en fort mauvais état. Une partie du col, tout le bas de la panse et le pied ont dû être refaits en plâtre: et l'on déplore aussi des lacunes, malheureusement assez importantes sur la face A, dans les représentations figurées.
Le vase, une grande péliké assez lourde (hauteur reconstituée: 0 m. 45) est d'exécution un peu négligée: le profil n'en est pas exactement symétrique, les palmettes opposées qui soulignent la naissance des anses sont de travers et la bordure d'entrelacs qui limite en haut les deux scènes va s'élargissant sensiblement ver la droite; la zône de méandres, en bas (partiellement repeinte) a été

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