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Paris, le 3 mars I946.

Cher Georges,
Je suis tellement navré de dicter une lettre pour toi, mais il y a un mois, qu'elle attend et je n'arrive pas à trouver le temps pour la faire. Comment te remercier de tous tes colis, cadeaux etc. tant pour Françoise que pour moi. Mais il m'arrive un malheur, c'est que dans le carton de vêtements que Marie m'a envoyé, je ne sais plus ce qui est pour Françoise et ce qui est pour être donné. Est-ce que tu aurais la gentillesse de le lui redemander?
De même, j'ai bien reçu deux colis de chocolat, mais je ne sais plus à qui je devais les donner. Aurais-tu la gentillesse de me le répéter?
En réponse à ta lettre du I8 février, je vais aller voir David Weil. C'est très facile. A ma connaissance, la collection a été donnée à Helft (on-dit de Paris).
[[underlined]]Torchères de la Princesse[[/underlined]]: comme vous avez tardé à répondre, elle ne veut plus nous les rendre, elle veut nous rendre les bustes. Par contre, j'ai peut-être réussi à intéresserle Musée de Versailles dans les dits bustes pour un tout petit prix, il est vrai, mais je me demande si je n'aime pas mieux avoir peu d'argent que 500 kgs sur le dos.
Répondant au dernier paragraphe de ta lettre, et vous ayant envoyé toutes les photographies, que je pense que vous recevrez avant ces lignes, j'ai vu avec Armand que la plus grande difficulté pour nous (qui m'arrête pour beaucoup de choses) c'est de vous faire des avances d'argent qui malheuresement sont toujours énormes par rapport à [[strikethrough]]xxxxx[[/strikethrough]] nos disponibilités squelettiques. Si je pouvais avoir la certitude d'un règlement rapide, ce serait différent. Cependant, je dois te dire que j'ai provisoirement complètement abandonné les tableaux modernes et que je n'achète plus que des meubles ici, car maintenant, comme avant la guerre, les affaires de Paris, pour la France (tant que nous ne pouvons pas vraiment faire des affaires internationales) dans les meubles et objets d'art anciens, et jusqu'à présent, je ne peux pas trop me plaindre de cette politique, si ce n'est que je n'ai vraiment rien pour vous. D'autre part, tu sais bien que je n'ai pas le temps matériel de travailler la question achat de tableaux modernes, la question achat meubles anciens, qui n'était pas du tout au point chez nous, et la question de la vente qui est évidement absolument vitale, d'autant plus que je n'ai pas fait pour un franc d'affaires avec un ancien client.

[[underlined]]Jordaan[[/underlined]] - C'est Peck qui s'est occupé de cela. Il m'a dit que c'était fait.
Je suis content que vous ayez passé un bon séjour à Saratoga. Je suis impatient de faire la connaissance d'Edna. C'est dommage qu'elle arrive un peu tard pour le Vuillard, [[strikethrough]]qui était[[/strikethrough]] car j'ai vendu, le plus magnigique Vuillard tôt du monde! Un beau Vuillard tôt vaut 500.000 à un million. Si je retombe sur un autre, je t'en enverrai la photographie.
[[underlined]]César[[/underlined]]- Il y a certainement un changement de la situation avec lui qui n'est pas forcément un changement profond sur le plan affectif, mais César est devenu extrèmement riche, fait d'énormes affaires, est follement prospère et n'a besoin de personne. Il est possible qu'il ait dans l'idée de racheter un de ces jours les "Iris". Il m'a entrepris à ce sujet l'autre jour en me disant qu'il ne voulait pas que vous le vendiez parce qu'il avait trop peur que Germain, dans une

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